Un court de tennis abandonné témoigne de la fin du jeu, d’une histoire qui n’appartient plus aux hommes. La nature alors reprend ses droits : la mousse, bien visible au premier plan, semble progresser, reconquérir l’espace. La rouille grimpe sur les poteaux du filet, la chaise de l’arbitre, perdue au milieu des branchages, est aussi fragile que des allumettes. Seule, comme une rayure d’ongle au milieu de l’image, tranche la ligne blanche du filet. C’est cette cicatrice, qui semble avoir été apposée sur le cliché, qui révèle notre conception du patrimoine : l’homme ne peut espérer durer par les constructions qu’il érige qu’en respectant l’environnement naturel dans lequel il s’implante.